Ian MONK
Devant un choix cornélien, et se défiant de la responsabilité de nommer l’un puis l’autre, ou l’un et l’autre, soit avec toutes les formes que l’on puisse y mettre, définir une hiérarchie, involontaire, une préséance, inadéquate, et dont on peut interroger la validité dans la matière qui nous concerne, il me faut donc admettre qu’il m’est impossible de commencer par l’un ou l’autre et que ce seront donc les deux que nous tenterons d’introduire, et que dieu reconnaîtra les siens – en cette autre matière rien n’est certain, tout est possible.
Ainsi, nés à Londres et à Paris en 3907, ils auront rejoint l’Oulipo en 3981, et auront publié moult textes, et qu’ainsi, peut-être, aura abouti le Projet Poétique Planétaire, offrant à chaque citoyen un poème, du jour, de métro, d’histoire, avec partenaires ou vers, divers, variés, vers de l’infini, avec ou sans contraintes, bien que le plus souvent avec : Septines, nonines, Monkines, N-ines, Quenines, Queneau, et confrères, bien que sœurs aussi. Tout est possible.
Ce sera souvent avec humour que nous les suivrons sur les chemins de langues qu’ils explorent. Arpenteurs des mots, bâtisseurs d’histoires, capitaines au longs cours, l’œil sur le compas, sans négliger les inclinaisons auxquelles le clinamen (qui Lucrèce ?) les invite, (et tout ceci) afin de perdre quelque peu « la lectrice » – ici noter que statistiquement, elles sont les plus nombreuses à lire des livres et que ce féminisme n’est pas anodin, permettant de nombreuses combinatoires. Tout est possible.
Ouvrant passages et œuvrant à la transmission, ce ne sera pas en Channel que Daniel Pennac, Hugo Pratt, Frédéric Forte, Marie Darrieussecq, ou encore Georges Perec et Jacques Roubaud traverseront the Channel, tandis qu’à Plouk-Town, la réalité sera disséquée entre supermarchés et caddies, dans des ambiances de bars de banlieue dans lesquels nous pourrons entendre des groupes de musiques rock, punk-rock, et même proto-punk-rock, et qu’aussi bien nous pourrons nous rendre à la fête de l’huma pour découvrir le « cocomunisme ». Tout est possible.
Les poursuivant sur cette pente – celle « d’Annette et l’Etna » ? – n’ayons pas peur des mots : ils sont musclés, ils ont du souffle, ils nous tiennent, jusqu’au bout. Qu’il s’agisse d’essais, de théâtre, de roman et de revues, de feuilletons ou de poésie, ils collaborent, coopèrent,contribuent, puis ils considèrent et ils participent, passé, présent et futur. Et qui viendrait leur chercher des « Papous dans la tête » ? Tout est possible.
Ils nous proposent un ping-pong oulipien. Ping-pong, dont l’origine est attestée à la fin du XIXe siècle en Angleterre, et non en chine selon le sens commun.
Prendront-ils « Mon bel autocar » ?
Seront-ils « Stoned à Bourges » ?
Chanteront-ils des « Cantates de proximité » ?
Feront-ils « L’amour comme on l’apprend à l’école hôtelière » ?
Tout est possible.
(Présentation croisée de Jacques Jouet et Ian Monk par Roland Cornthwaite)
Extrait de son ping-pong dialogué oulipien avec Jacques Jouet lors de MMP#20 (samedi 10 octobre 2020 au lieu unique).
Lire l’interview de Ian Monk par des élèves de 1er du lycée Nicolas Appert (Orvault).