Amandine André

Amandine Andre c Phil Journe

Amandine André est une activiste de la poésie : créatrice d’une web-radio, co-fondatrice de la revue numérique La vie manifeste, prolongée par la revue papier Hector.
Elle interroge le rapport très direct au corps. Le corps dans l’espace. Le corps au monde. Le corps aux autres. Le corps à soi. Le corps détruit reconstruit.
« Il y a quelque chose dans ton corps dans ton corps quelque chose il y a quelque chose dans ton corps que mon corps que ton corps et mon corps quelque chose de ton corps qui me frappe au visage quelque chose que je cherche »
Amandine André cherche, répète, syncope, hypnotise, recommence, comme revenant sur un motif. On pense à la musique répétitive de John Cage, Philip Glass, glissement, mouvement, rythme, flux et reflux des mots.
Impossessions primitives (Pariah ) est une sorte d’appel à la résistance, et chez Amandine André, cela passe par la langue, et d’y répéter « Je tourne en rond », ôtant presque toute ponctuation pour générer de l’urgence, du souffle. L’impossession pour dire non à la possession de nos corps, de nos esprits, de nos vies.
Ce texte a été lu en soutien à la ZAD de Notre Dame des Landes, et ici, bien sûr, c’est une lutte qui nous parle.
« Nous ne sommes pas vaincus Chaque voix continue d’émettre chaque lutte continue d’émettre le monde est l’image des poings levés le monde est la musique des voix levées »

Sophie G. Lucas, 2020

Extrait de sa lecture croisée en compagnie d’A.C Hello lors de MMP#20.

Lire la Gazette 2020 écrite par les élèves du lycée de l’Externat des Enfants Nantais. 

Lire l’interview d’Amandine André par des élèves de 1er du lycée Nicolas Appert (Orvault).

Les mots sont crus, les récits sont incarnés jusqu’à viser la pornographie, dans tous les détails de la chair, que ceux-ci relèvent du sexe ou de la souffrance – ce qui frappe dans l’écriture d’Amandine André, c’est son rapport très direct au corps, à la vie matérielle des corps actifs, jouissants ou meurtris. 
Des corps qui se cognent à d’autres corps, qu’ils désirent pourtant et qu’ils incorporent aussi. Des corps pris dans le petit cirque des animaux humains, retournés au théâtre de la cruauté où chacun peut devenir spectateur, tortionnaire et victime, client ou dealer… 
Ces scènes cruelles n’offrent aucune occasion d’échange ou de dialogue. Ce sont des monologues intérieurs, des flux de conscience par lesquels un être unique (à peine constitué en personne) énonce ou se remémore des situations obsédantes, des rêves ou des 
traumas. Ce qui fait la singularité de cette écriture, c’est la manière dont ce flux de conscience est lui-même heurté, fragmenté en une suite de syncopes et de contretemps qui toujours repartent, reprennent certains motifs et leur impriment une évolution par ruades, saccades, hachures. Ce sont ces voix et ces lignes de failles exhibés qui donnent à ces textes toute leur intensité.
D’un corps seul, saisi dans toutes ses aspérités, aux corps nombreux qui se désirent et se heurtent ; du monologue intérieur qui suppose une conscience, un être, une voix, jusqu’aux syncopes qui imposent à cette voix de se désarticuler et de se réarticuler en permanence, les textes d’Amandine André sont de petits blocs incandescents. Ses textes ménagent toutefois quelques rares zones de calme, en retrait, à l’image du fragment qui clôt son second livre, De la destruction (Al Dante, 2016) : quelques pages en italique, tendues vers l’abstrait ou vers l’évaporation, et dont on retient ces lignes : « je ne suis pas de ce monde. Je vis sur un de ses seuils. Les seuils croisent les langues. (…) Je passe d’un rythme à l’autre. Je suis de toutes les apparitions et de toutes les langues. On me pense. Je suis dedans les langues. On est dedans moi. »

Frédéric Laé, 2016

 

Lire le texte d’Amandine André écrit pour les festival autour de la question des migrations.

Lire les notes de lecture écrites par les lycéens dans la Gazette des lycéens 2016

Lire l’interview d’Amandine André par les lycéens dans Entrevues

Extrait de la lecture-concert d’Amandine André et Hélène Breschand (harpe) lors de MidiMinuitPoésie #16, samedi 10 décembre 2016 au lieu unique :

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