Tomomi ADACHI (Japon)

Tomomi Adachi ©Guillaume Kerhervé

Découvrant le travail et l’œuvre de l’artiste sonore japonais Tomomi Adachi, j’ai été enthousiasmé et emballé par une vivacité et une liberté, toutes deux, déployées avec un savant équilibre funumbulistique alliant subtilement étrangeté et humour. J’ai immédiatement pensé, en échos multiples et intimes, qu’il s’agissait d’une nouvelle pièce essentielle à rajouter, à raccrocher, à raccorder, dans un prolongement singulier, à mon petit puzzle (interminable) tentant de dessiner une constellation (infinie) d’artistes hybrides multiformes et hors des petites cases et des sentiers battus et rebattus, des Artistes, en somme – et d’œuvres ovnièsques, salutaires, fondatrices, et fondamentales – à mes yeux et mes oreilles – et dans mon cœur.

Tels que et entre autres :
. Le néerlandais – Jaap Blonk et ses Flux de bouche
. L’allemand – Kurt Schwitters et sa Ur-sonate
. L’américain – John Cage et sa Water walk

Et voici que déboule, dans ce petit patrimoine et panthéon, et en pleine mêlée rugbystique :

Le Japonais – Tomomi Adachi et ses œuvres hors normes. Rajoutant au puzzle et à la constellation, sa touche et sa sauce. Il semble que notre besoin de consolation et de révolution poétique soit international.

Il s’avère que Tomomi Adachi a collaboré avec Japp Blonk.

Il s’avère que Tomomi Adachi a performé la première japonaise de la Ursonate de Schiwtters.

Il s’avère que Tomomi Adachi a réalisé la création japonaise de Water walk de Cage.

Bizarre, bizarre… Vous avez dit bizarre ? Comme c’est étrange…

Et de l’étrange, il y en a avec Tomomi Adachi.

Qui est à la fois un chef d’orchestre et son propre orchestre à lui seul.

Une voix, un corps…

Quelle chose de l’ordre d’un sismographe.

Et c’est tout un monde qui tremble.

Et sa gratte, caresse, siffle, tournoie, percute, tourbillonne, vibrasonne, pirouettise et rhapsodie…

Ici tout fait son… Puis sens, même proportion, pour reprendre mon adage Beckettien.

Bien-sûr, il y a un peu de technologie derrière tout ça, et l’on pourrait être tenté de vouloir comprendre comment ça marche.

Ou comme pour un magicien, essayé de trouver le truc.

Où sont les béquilles ?

Pour ma part, j’ai vite renoncer à saisir intelligemment le fonctionnement technologique génial pour mieux me laisser embarquer et captiver sensoriellement et pour mon plus grand plaisir par l’œuvre en action et invention.

Et comme le dit, Tomomi Adachi dans une interview :
« I like the idea that it is a funny performance, although the concept is serious. »

Je vous conseille donc de mettre votre petit bouton cérébral en mode reptilien, pour mieux vous laisser dérouté… (C’est ça qui est beau…) et happé par Tomomi Adachi.

Have fun !
& Tano Sine Dé Cou Da Saï !

Yves ARCAIX

Retour en images et en son sur sa prestation lors du festival MidiMinuitPoésie#19 du samedi 12 octobre 2019.

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