Samantha Barendson

Samantha Barendson est une poète qui va mourir un jour. Elle le dit. Elle fait même partie du « Syndicat des poètes qui vont mourir un jour », collectif lyonnais d’une douzaine de poètes. Pour signifier, écrire, dire à voix haute que non, la poésie n’est pas morte ! Elle est convaincue que « le grand public aime la poésie mais ne le sait pas ».
Une conviction peut-être née de sa rencontre poétique avec le poète valencien Alfons Cervera en 2007, véritable choc de lecture que fut Les corps du délit. Choc qui la poussa à écrire en trois nuits ses premiers 64 poèmes en espagnol, dont elle dit que ce fut une « réponse immédiate et nécessaire à une nouvelle forme d’écriture, courte et puissante », elle qui écrivait jusqu’alors des nouvelles et des pièces de théâtre.
Naît ainsi de ces trois nuits de transe Les Délits du corps (Christophe Chomant, 2011), histoire d’une dérencontre.

Les choses / pour qu’elles existent / il faut les nommer / dit-il // Et il oublia de la nommer

Poèmes épurés, amoureux, légèrement lyriques, vers courts. Mais ce n’est pas ce qui définit la poésie de Samantha Barendson. Elle aime aborder plusieurs styles, écrire en plusieurs langues, et l’on comprend très vite que la poète qui se présente comme intercontinentale (née en Espagne, d’une mère argentine et d’un père italien, qui a grandi d’abord au Mexique puis en France et dont le patronyme remonterait aux… Vikings), donc, elle échappe aux définitions. Sa poésie est interpoétique, maniant vers ou prose poétique et narrative (notamment dans Le Citronnier, Le Pédalo Ivre, 2014), humour et gravité, adoptant toutes sortes de rythmes, à l’écrit ou avec des musiciens. La page de Samantha Barendson pourrait être un plancher de bois et sa démarche poétique un tango, danse improvisée, marchant dans une direction impromptue, et donc avec d’infinies possibilités, culture de voyage, à la fois populaire et sophistiquée. Une danse qui appelle aussi à une énergie collective quand plusieurs danseurs sont sur le plancher. Énergie, voyage, rythme, la poésie de Samantha Barendson aime s’inviter avec des musiciens car dit-elle « le texte peut se transformer au contact des notes ».

Sophie G. Lucas, 2016

 

Lire les notes de lecture écrites par les lycéens dans la Gazette des lycéens 2016

Lire l’interview avec Samantha Barendson par les lycéens dans Entrevues

Extrait de la lecture-concert de Samantha Barendson et Samir Aouad (oud) à MidiMinuitPoésie #16, samedi 10 décembre 2016 au lieu unique :

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