Véronique VASSILIOU

L’œuvre de Véronique Vassiliou, sortie aux éditions Nous en septembre 2021, est à la fois intrigante dans sa forme et sa substance, à l’image du reste de son œuvre. Prolifique depuis le début des années 1990, Véronique Vassiliou publie une vingtaine d’ouvrages. Non seulement poétesse mais aussi chercheuse, ainsi que bibliothécaire, elle a une posture critique sur la poésie, questionnant son statut dans son œuvre. Elle a donc traversé le monde des lettres tant dans sa création, que sa conservation et sa transmission. Elle aborde avec humour son parcours, mettant sur une même échelle sa carrière universitaire et sa première dent perdue. Véronique Vassiliou expérimente, offrant une richesse d’ouvrage dans leur nature, allant de textes écrits à quatre mains au recueil de broderie en passant par la gravure sur bois. Son dernier ouvrage, , est centré sur le cerceur, être énigmatique errant perpétuellement au fil des pages, se perdant constamment sans jamais se retrouver. Ce texte poétique est orignal dans sa forme, il est entrecoupé d’emprunts d’une grande richesse, allant de planches dessinées à des extraits d’Aragon comme à des articles de BFMTV, qui font échos, tout au long de l’ouvrage, à son propos.
Partageant l’espace de la page entre blanc topographique, poésie du vide, textes choisis et créations, ce recueil enrichie notre langage de néologismes autour de la cerce (cercer, cerceur, incerceurittude, cercéroïpèdes gyro). Dans une première partie presque théorique, l’argumentation poétique autour de la définition de ce qu’est un cerceur est tellement convaincante à la lecture qu’on fini par ne vouloir qu’une chose : adopter ce vocabulaire dans notre quotidien.
La seconde partie de l’ouvrage, l’épopée, est comme une mise en pratique, une application directe de ce qu’est la cerce, faite de témoignages entrecoupés. Anne Malaprade résume très bien le projet d’écriture de l’autrice dans son article « Véronique Vassiliou, Poésiefiction » : « Les livres de Véronique Vassiliou […] ont en commun de détourner, au sens fort du terme, la langue du réel. […] Tous ses ouvrages s’imposent comme des mises au point d’une technique qui vise à sélectionner, monter, coller et recadrer l’infra-ordinaire pour sans cesse fabriquer du texte mélangé et broyé, croisant le poème avec d’autres pratiques qui dynamisent la lecture, fruit d’une pensée visuelle et d’une recherche sonore… »

Julie Del Moral, Flo Roudaut, Morgane Wable

Voir un extrait de sa lecture du mercredi 8 décembre 2021.

 

Voir sa lecture du dimanche 12 décembre 2021 dans le cadre du partenariat avec le Musée d’arts de Nantes « Poète à l’œuvre »

 

← Retour