Esther TELLERMANN

La poète dans la distance traverse des lieux habités, se lie à des êtres dont il est question sans que jamais ne soit fixée la nature du rapport entre les innomés. À mesure des livres on sent le passage, la prégnance des figures éternelles, des épopées, des héros de tragédie, de la forge des lectures. On sent encore une odeur humaine ; celle-là même qui donne son titre au premier écrit d’Esther Tellermann (Farrago, 2004). Cette fois, les feuillets sont noircis de phrases, de paroles extraites, de paragraphes aboutés de mémoires diverses, divergentes, interrogeant le désir et ses déchirements, les apories croisées du faire et du dire, soulignant ce point non négociable selon lequel, comme il est écrit : « l’expérience du réel ne peut se dessiner d’avance ni même être précédée par un vœu imaginaire. » Réel/imaginaire, perception, vibrations et traces narrées de ces êtres qui composent, opposent et assemblent les registres de cet état divisé ; un état en archipel.

Yves di Manno & Isabelle Garron.
extrait de Un nouveau monde Poésies en France • 1960-2010, Flammarion, 2017.

Lire la Gazette 2021 écrite par les élèves du lycée Louis-Jacques Goussier (Rezé).

Lire l’interview de Esther Tellermann par des élèves de 1er du lycée Nicolas Appert (Orvault).

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