Antoine VOLODINE

Antoine Volodine né en 1950, publie ses premiers textes dans la célèbre collection Présence du Futur. Pour autant, il ne souhaitera pas être catégorisé « écrivain de science-fiction ». De même publiant ensuite quatre romans aux éditions de Minuit, il ne se considère pas comme appartenant à cette famille d’écriture qui réunit Echenoz, Gailly ou Christian Oster. Volodine, on l’aura compris est un inclassable, un solitaire dans le paysage littéraire français.

C’est lui qui crée le mouvement littéraire auquel il veut appartenir. Ce sera le « post-exotisme ». Il en définit les contours, dans un texte manifeste publié en 1998 chez Gallimard. Le post exotisme en dix leçons. Il en est le porte-parole, le représentant quasi unique, puisque, et c’est une autre originalité de Volodine, quelques autres écrivain(e)s post-exotiques publié(e)s chez Verdier, ou à L’école des loisirs, sont en réalité des hétéronymes, d’autres noms d’Antoine Volodine. Ce sont Manuela Draeger, Lutz Bassmann, Eli Kronauer.

Proses, poésies, romans pour la jeunesse, l’œuvre d’Antoine Volodine est considérable, singulière et fascinante, variée et totalement cohérente. Chaque livre est fragment d’un vaste projet, une étape vers un but ultime dont il connait déjà les deniers mots : « Je me tais ». De nombreux prix l’ont récompensée, notamment le Wepler, le Médicis et le Livre Inter.

Très marqué par l’histoire du XXème siècle et les grands désastres que l’on sait, c’est peu dire que l’œuvre d’Antoine Volodine est sombre. Un univers de ruines, un monde d’après l’apocalypse, de révolutions échouées où des êtres en errance, des rescapés, se réinventent, ou tentent de survivre. Un univers traversé aussi par le Boudhisme. Antoine Volodine a dit à plusieurs reprises sa dette envers Le livre des Morts tibétains (le Bardo Thödol) une œuvre qui a stimulé son univers fictionnel, sans qu’il s’agisse pour autant d’adhérer à sa mystique.

Autre influence parfois revendiquée, le Chamanisme, qui donne rythme et souffle à la phrase, et son ton parfois incantatoire. Car la langue de Volodine, parfois proche de la transe, est superbe, elle est faite pour être dite à voix haute et forte, autant qu’à être lue dans le silence et le recueillement.

Si le monde tel qu’il est ici dépeint semble marqué par l’absolu désespoir, comme chez Beckett, il ne faut pas oublier qu’il y a, comme chez Beckett, un humour jamais lointain.

Présentation par Alain Girard-Daudon lors du festival MidiMinuitPoésie#22.

 

Lire le texte de création inspiré de leurs lectures écrit par les lycéens dans la Gazette des lycéens 2022. (d’après Haïkus de Prison, publiés sous le nom de Lutz Bassmann, Verdier, 2008)

Antoine Volodine était invité pour la lecture-concert « Variations Volodine  » avec Denis Frajerman et Laurent Rochelle aux ateliers de Bitche le mercredi 12 octobre lors de MidiMinuitPoésie#22.

Extrait de la lecture publique du texte commandé par la Maison de la Poésie sur la thématique « Écrire la guerre » pour le festival MidiMinuitPoésie#22 à Cosmopolis le vendredi 14 octobre 2022. Organisé par la Maison de la Poésie de Nantes.

L’intégralité de la lecture-entretien et les textes sont disponibles ici.

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