Annabelle VERHAEGHE
Annabelle Verhaeghe apparait peu après l’explosion de Tchernobyl. Peut-on lire comme phrase d’accroche sur son site en ouverture de sa bio. On y apprend aussi que parmi ses nombreuses expériences, elle a déjà fait de la radio… Et qu’elle est très active…
À croire que le nuage de Tchernobyl ne s’est peut-être pas totalement arrêté à la frontière russe en 1986 comme affirmé et expliqué à l’époque. Sur son site (non-nucléaire – je précise), aux archives foisonnantes, on peut découvrir et constater qu’Annabelle Verhaeghe a déjà une oeuvre conséquente et aux multiples facettes.
Son travail se développant et se déployant dans – et sur – une étendue et une multiplicité de zones, qu’elle décloisonne pour mieux se-nous questionner. Annabelle Verhaeghe aborde de tout côtés, ces espaces, ces terrains de jeu, et les décale avec amusement, à partir d’une vaste palette d’expressions dites artistiques, allant de la peinture au dessin, à la vidéo, à la photographie, au théâtre, à la performance, à l’écriture. Elle bricole des trucs et encore d’autres trucs, avec les moyens du bord, les moyens du quotidien, et aussi une apparente simplicité, souvent proche de la force enfantine du plaisir de jouer, créant ainsi des trucs et encore d’autres trucs, toujours riches en inventivité active, à l’imagination débordante et à l’espièglerie salvatrice. Le tout déclenchant, avec une certaine et douce légèreté, une explosion lumineuse, au plaisir communicatif et aux radiations fortes en émotions.
Je vous invite donc à découvrir prochainement le site d’Annabelle Verhaeghe. Ce déjà vaste territoire délectable fait de bricoles, de bricolage, d’artisanat, de home made, de fait maison, comme on peut dire de bons petits plats savoureux. Mais attention… Soyez prévenus, Annabelle Verhaeghe est consciente de l’apocalypse qui nous guette.
Mais avant cela,
a) votre découverte du site d’Annabelle Verhaeghe
b) l’apocalypse qui nous guette
vous allez pouvoir, une fois ces lignes de possible présentation enfin terminées, découvrir
– ici et maintenant – quelques extraits, lus par-elle même, du premier livre d’Annabelle
Verhaeghe : Viens.
Livre tout fraîchement publié aux Soudaines éditions sauvages.
Livre au titre annonciateur, nous invitant aimablement à la rejoindre dans son dédale aux
petites et multiples touches et aspérités subtiles. Nous conviant même à y picorer en volatiles. Ou à y faire des réserves en rongeurs. Ou à y chercher une meute en carnivores. Ou nous y perdre pour mieux nous y retrouver. Avec toujours le plaisir complexe du jeu avec l’autre.
Livre riche en fenêtres ouvertes et appels d’air, vers l’horizon.
Livre questionnant tout simplement la difficulté et le plaisir d’être au monde.
Et dont voici l’une des dernières pages, aux lignes ciselées, riches en possible avenir, et
que j’ose vous divulguer et lire – ici et maintenant – pour le simple plaisir de vous les faire
entendre et possiblement partager :
« La poésie est un démembrement du temps
si rapide qu’on n’en voit rien
et pourtant
parfois
il y a des rémanences
qui sont comme des battements de coeurs
qu’on entendrait tout d’un coup quelques secondes
avant de les perdre à nouveau dans le bruit ambiant
de nos corps
étouffés par notre peau
et nos côtes
vibrantes »
C’est quelques mots sont bien enthousiasmants, revigorants et encourageants pour
préparer et bricoler une post-apocalypse ! N’est-il pas ?
Yves ARCAIX
Lecture et performance le mercredi 20 mars, à 19h30, au lieu unique dans le cadre de la soirée « A suivre… »
https://annabelle-verhaeghe.wixsite.com/arts