Isabelle PINÇON

Isabelle Pinçon © Chama Chereau

Si le pied vacille, si le sol se dérobe alors que tout semblait, à l’instant, solide et familier, c’est sans doute parce que nous sommes en train de lire ou d’entendre un texte d’Isabelle Pinçon. Chez la poète, les paysages les plus ordinaires se tordent et deviennent méconnaissables. Il faut plisser les yeux pour s’y reconnaître un peu. Le corps se fait à lui-même des crocs-en-jambe.
Il y a des pièges dans chaque mot d’Isabelle Pinçon ; des pièges doux, d’autres qui mordent les guiboles, d’autres encore qui pourraient bien nous arracher un pied. Il ne faut pas s’y fier. Les mots ici ont de belles dentitions. Ils ne sont pas là pour les caresses et les douceurs. Isabelle Pinçon en fait des outils avec quoi creuser la terre, la matière, la vie.
Mots nouveaux, toutattachés, facétieux, bestiaire de mots de Pinçon que les lecteurs retrouvent avec bonheur (quelques frayeurs aussi) dans une œuvre riche de plus d’une dizaine de titres (édités à Cheyne, au Dé bleu, au Bruit des autres, etc.).

Elsa Pallot (éditrice Cheyne)

Extrait de sa lecture du mercredi 5 février 2020

 

 

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