Laurent Jarfer
« Il va sans dire que nos morts nous rappellent chaque jour que nous avons à faire »
« Il va sans dire que nous ne vous laisserons pas détourner impunément les significations de notre langue et les libertés qu’elle soutient »
Il va sans dire que Laurent Jarfer est un poète énervé.
« J’affirme d’ores et déjà que la poésie, je veux dire celle qui laisse des traces dans les crânes et dans les chairs, est effectivement toujours, c’est-à-dire nécessairement, engagée. »
Il va sans dire que Laurent Jarfer parle « la langue des langues » et puise dans la multiplicité des mythologies la réactivation des images.
Il va sans dire que Laurent Jarfer convoque un bestiaire ancestral au banquet du monde et que la soupe peut être amère.
« Le lézard mange une lumière en position renversée, il indique ce que signifie le vol des rapaces, ceux qui sont favorables ou de mauvais augure et le poli des viscères, les teintes qu’ils doivent avoir pour être agréables aux dieux. »
Il va sans dire que le couteau peut être utile au voyage et que les chiens y bavent souvent.
Il va sans dire que Laurent Jarfer est multiple.
« L’immense majorité de mes déclinaisons semble incapable de se mouvoir hors du corps principal. »
Il va sans dire que le projet de Laurent Jarfer suppose de nombreux collaborateurs qui se retrouvent souvent réunis dans la revue Gruppen. Et que pour ne nommer que les poètes, nous y retrouvons David Christoffel, Charles Pennequin, Serge Pey ou encore Thomas Vinau…
« Si nous sommes inutiles, / c’est pour être dangereux »
Il va sans dire qu’en dehors de la revue Gruppen, Laurent Jarfer est intéressé par la transmission orale et plus particulièrement par la performance pour laquelle il travaille en collaboration avec Laurence Gatti et Ilan Kaddouch.
Roland Cornthwaite, 2015
Lire l’entretien avec Laurent Jarfer à propos de Gruppen dans La gazette des lycéens 2015