Laurent COLOMB
VOCABULONS
par Laurent Colomb & Fabrice L’houtellier
Après sa venue en 2015 avec ses remarquables Autochtonies, (que certaines et
certains d’entres vous aviez peut-être eu la joie et le plaisir de découvrir à cette
occasion), Laurent Colomb est de retour pour cette édition anniversaire de MidiMinuit
accompagné de Fabrice L’houtellier à la batterie.
Réunis, tout deux, & pour une création inédite, ils nous proposent en duo une
invitation percutante à Vocabuler.
VOCABULONS.
Une invitation.
Une douce injonction, oserais-je presque dire, écrire, prononcer, car oui, il est
certainement temps que le NOUS revienne sur & dans la place (publique & intime).
Alors, je vous propose d’accepter cette invitation et de VOCABULONS en leur
compagnie.
Et aussi… Et surtout… En compagnie de ces hommes et femmes à qui Laurent
Colomb donne la parole et qu’il incarne et met en jeu et vibrations avec tout son
talent de porteur de voix pour qu’un écho persiste, même au loin, dans nos petites
oreilles et écoutilles, souvent quelques peu trop bouchées.
Une oreille pour entendre même mal ces bribes d’un antique cafouillis comme dirait
le vieux Sam.
Ces voix lointaines qui ne sont pas de premières ou de dernières de cordée, mais
plutôt, des ombres : nos ombres / des fantômes : nos fantômes / des corps : nos
corps / des vies : nos vies, presque des âmes : nos âmes… que Laurent Coulomb
nous invite à ne pas oublier…
À ne pas oublier – d’apercevoir,
À ne pas oublier – d’entendre,
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À ne pas oublier – d’écouter
À ne pas oublier – d’y prendre part pour en être possiblement proche…
À ne pas oublier – tout simplement.
Bien-sur, ici, le langage, la langue, les langues, avec toutes les complications,
perturbations, empêchements, traits d’humour possibles et inventions improbables et
inouïes, sont au cœur de la question, toujours, ici.
Une possible idée de la poésie, peut-être ?
Mais c’est aussi & avant tout, toute une humanité, terriblement belle et fragile, en
équilibre toujours instable qui se dessine et se déploie ici.
Toujours,
Toujours,
Toujours,
Ici… et maintenant…
Une humanité…
Une possible idée complémentaire de la poésie et du reste, peut-être ?
& c’est ça, qui est beau.
Alors, je vous propose d’accepter cette invitation, mon injonction, & VOCABULONS
en compagnie de Laurent Colomb et de Fabrice L’houtellier. & soyons NOUS pour
une fois. Le temps d’un instant suspendu…
Yves Arcaix
Extrait de la lecture-concert avec Fabrice L’houtellier lors du festival MidiMinuitPoésie #20 le jeudi 8 octobre 2020.
Avec Autochtonies, Laurent Colomb & Antoine Denize, nous invitent à un voyage dépaysant dans notre beau pays de la Fronche.
Pays habité par ces autochtones, mais pas que.
Pas qu’eux.
Et surtout, ils nous invitent, à un voyage ébouriffant, dans une langue en perpétuel mouvement, qui s’invente, vivante, grâce à l’apport, des plus jouissif, de mots nouveaux, de mots déformés, de mots déconstruits, de mots reconstruits, créant un tourbillon joyeux de langue(s) qui tourne(nt) plus vite que 7 fois dans sa bouche.
On y découvre, dans ce paysage, des contrées magnifiques, souvent peu ou mal connues, et un peu comme dans un tableau rêvé, les couleurs s’y complètent, s’y côtoient, s’y mélangent.
Et toutes les couleurs !
Qui au final, en créent de nouvelles encore plus lumineuses et pétaradantes.
Autochtonies, (avant peut-être de s’adresser à notre intellect), stimule, et j’irais même jusqu’à dire, excite nos sens de façon tonitruante, nous faisant ressentir au cœur même de la langue de notre beau pays de la Fronche, combien, des apports extérieurs, des hybridations, des modulations, nourrissent, enrichissent (sans se préoccuper de rentabilité), construisent finalement, cette langue vivante, palpitante et son humanité.
Et c’est à nous tous, pour une fois, de l’assimiler et entreprendre une réflexion.
En ces jours un peu, voire beaucoup, en tout cas, beaucoup trop grisâtres, nous avons tout à entendre intimement et collectivement de cet Autochtonies qui est salutaire à bien des égards.
Yves Arcaix, 2015
Lire les notes de lectures consacrées à Autochtonies dans La gazette des lycéens 2015