Didier BOURDA
Didier Bourda, poète, est né à Pau en 1959. Ses textes, publiés à l’Atelier de l’agneau, aux éditions Nuit Myrtide ou au Dernier télégramme, trouvent souvent leur base dans l’utilisation et le montage de documents. Galerie Montagnaise (LansKine, 2018) n’y fait pas exception : des matériaux historiques, géologiques, anthropologiques et linguistiques entrent dans la composition de ce texte qui aborde la condition des Innus, peuple autochtone du Nord-Est québécois.
Maison d’édition créée en 2008, LansKine est installée entre Paris et Corcoué-sur-Logne, en Loire-Atlantique, abritée par la médiathèque La place aux Livres avec qui nous faisons un travail au long court de rencontres entre poètes et enfants. Nous publions de la poésie contemporaine française et, plus récemment, étrangère.
Notre collection de poésie française comprend plus d’une cinquantaine d’auteurs dont l’écriture va du presque lyrique au conceptuel, de la performance au documentaire ou à l’enquête. Cette ouverture est voulue, recherchée, elle illustre notre idée du texte poétique, de sa liberté, sa pluralité, sa richesse. Nous avons aussi pour ambition de publier des premiers livres afin de faire émerger des voix nouvelles. Ceci comporte évidemment une part de risque économique qui, bien qu’il ne soit pas recherché, est assumé. Nous sommes aussi attentifs à la forme du livre et depuis quelques temps, nous faisons évoluer nos couvertures, en collaboration avec les auteurs et des artistes, pour qu’elles proposent une autre vision du texte.
Puis, peu à peu, nous nous sommes intéressés à la poésie étrangère avec deux collections. « Ailleurs est aujourd’hui » publie de la poésie polonaise, car cette dernière parle de notre époque, de politique, de société, elle est en prise avec la vie, mais aussi d’auteurs islandais, irakiens, syriens etc.
Récemment est née une nouvelle collection « Régions froides », sous la direction de Paul de Brancion, qui s’intéresse à la poésie scandinave et autrichienne, mais bientôt, car le texte de Nathan Trantraal par sa force était incontournable, d’Afrique du Sud.
La poésie permet un dialogue intéressant et fécond avec d’autres formes d’art, nous avons donc créé la collection « l’Instantané » (texte – photo), « Cearnach » (texte – peinture).
La collection « Poéfilm » nous tient particulièrement à coeur car elle allie le texte et la lecture par l’auteur parfois accompagné de musiciens dans des vidéos réalisées par des cinéastes. Ces vidéos sont visibles sur notre site. Elles illustrent l’importance que nous accordons à l’oralité et à la rencontre entre auteurs et lecteurs.
En dernier lieu, car la poésie contemporaine peut et doit s’adresser aux enfants, nous avons demandé à des auteurs d’écrire des textes qui souvent se sont avérés être aussi une porte d’entrée « en poésie », pour les plus âgés qui ne sont pas familiers avec ce type d’expression.
Au-delà de tout cela, pour l’éditrice que je suis, publier de la poésie contemporaine représente une aventure permanente. La découverte de textes nouveaux, d’écritures originales, parfois dérangeantes est une source de plaisir et d’enrichissement que j’aime partager.
Catherine Tourné à propos des édition LansKine
Extrait de sa lecture lors de la soirée autour des éditions LansKine du mercredi 13 mars 2019.