Sébastien Smirou en 2013 et François Matton en 2014 ont tous deux entretenu une correspondance poétique avec deux classes de 3e cycle (CE2 à CM2) des écoles nantaises Ange Guépin, Alphonse Braud, Gustave Roch et Les Marsauderies, pour engager un atelier de création de longue durée. Ils ont proposé des pistes d’écriture ludiques en rapport avec leur propre travail d’écriture, puis correspondu avec les deux classes via un blog en ligne, afin d’aiguiller les élèves dans leur écriture.
– Trois rendez-vous de publications sont donnés en ligne.
– À la suite de la mise en ligne des travaux des élèves, les auteurs proposent des commentaires afin de faire rebondir ou d’ouvrir vers de nouvelles pistes. Un dialogue peut aussi s’engager entre les classes.
– À mi-parcours, le Centre Ressources Ville anime un atelier d’écriture de terrain avec ces classes, pour prolonger les pistes d’écriture.
– En fin d’année scolaire, les auteurs reviennent dans les classes pour finaliser la rencontre, récolter les impressions des élèves, et participer à une rencontre professionnelle au CRV autour de la question de la littérature jeunesse.
Découvrir les productions des élèves :
Haikus graphiques, 2014-2015, avec François Matton
Correspondances, 2013-2014, avec Sébastien Smirou
Sébastien Smirou est poète, écrivain et psychanalyste, né en 1972. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et a dirigé pendant sept ans rup & rud, structure de micro-édition dont toutes les publications ont été rééditées par les Éditions de l’Attente en 2009 en un seul volume. Aux éditions P.O.L., il est l’auteur de trois livres dans lesquels il développe une contrainte d’écriture inspirée de la fameuse lettre de George Sand à Alfred de Musset, imbriquant deux sens d’une ligne à l’autre. Sébastien Smirou à fait sienne cette forme qu’il nomme « en sandwich », créant le « sandwich double » : le texte ne cache alors pas un, mais deux textes.
Avec Francis Cohen, il dirige la revue Ligne 13, semestriel ni thématique ni anthologique mais « procède par familiarité : nous constituons des séries d’empreintes de ce que nous considérons chaque fois comme une forme vertébrale de l’écriture. Nous examinons un squelette sur le vif – celui d’un corps qu’on appelle poésie ». La revue qui en est à son numéro 15 se développe autour d’un thème original : N°1 « Tirer un trait », N°2 « Enjamber »…
François Matton est né en 1969 à Paris, où il vit. Ancien élève des Beaux-Arts de Reims et Nantes, il est autant dessinateur qu’écrivain. Se définissant lui-même comme oisif et contemplatif, il absorbe le monde pour le restituer avec acuité dans ses livres. Son dessin au trait, d’une justesse faussement tremblante, livre toute la vérité sur nos ordinaires, et résonne de façon puissante avec le texte l’accompagnant qui, loin d’être une description, ouvre au contraire à un espace poétique. Ses livres sont, pour la plupart, publiés aux éditions P.O.L.
« Car si la légende par fois redouble le dessin, souvent elle s’inscrit en décalage avec celui-ci et l’histoire reste à inventer. C’est à cet instant que le lecteur intervient. Ce rébus ou cette énigme lui est destiné et nul doute alors qu’il croira y lire des épisodes de son petit roman familial, la relation de ses amours, de ses échecs, de ses triomphes. »
Éric Chevillard, Le Monde, à propos de 220 Satoris mortels