Dominique Quélen (poète) & Stéphane Fromentin (guitariste)

Lecture-concert au lieu unique

samedi 10 octobre 2015

dans le cadre du festival MidiMinuitpoésie

La langue de Dominique Quelen est étrangement rafraîchissante. Calmes et sans fard, ses textes sont une sorte d’exutoire hygiénique. La langue en est souvent à la fois l’objet et le sujet, dans une recherche de figuration, de littéralité, au travers de métaphores comme celle du corps, ses fluides et ses fragments. Le corps (et la poésie) sont mis à mal, dans Sports, (Apogée, 2005), ou Câble à âmes multiples, (Fissile, 2011) par une inéluctable et tranquille décrépitude. Cette destruction programmée est pourtant tenue à distance, l’humour (noir ?) s’y trouve manié avec une certaine jouissance et une fine intelligence. En témoignent les huit courts textes de Oiseaux, extraits (contrat maint, 2014), ou le dictionnaire absurde paru chez L’Âne qui butine en 2012, Des second & premier.

« Il tente, grâce à un agencement où tout se retrouve subtilement décalé, de secouer non seulement celui qui écrit (et, du même coup, le lecteur) mais surtout la langue, histoire de la remuer dans la plaie de l’existence. » Bruno Fern, Sitaudis, avril 2014, à propos de Oiseaux, extraits.

Après ses débuts de guitariste à Orléans, Stéphane Fromentin déploie ses talents musicaux et sonores à Rennes où il met sur pied son projet solo, le Bougnat, personnage musical improvisant sur électrophones trafiqués. Il collabore depuis 2006 avec Lætitia Sheriff, Daniel Paboeuf et Régïs Boulard, formant le collectif Trunks, rejoint en 2008 par Florian Marzano, qui diffuse un son énergique au croisement des musiques improvisées et du post-rock expérimental, nourri des univers très différents de chacun des musiciens. Stéphane Fromentin a aussi participé à des créations du Théâtre des Lucioles, comme Le Discours aux animaux, de Valère Novarina, mis en scène en 2012 par David Jeanne-Comello, dans laquelle il construit en direct sa partition, créant un nouveau langage musical par la destruction de toute logique harmonique, afin de s’approcher au plus près de l’intention de Novarina. Son approche de la musique l’a amené à travailler avec de nombreux plasticiens, écrivains, metteurs en scène, chorégraphes et réalisateurs, leur proposant des bandes sons aux ambiances éthérées, intimes.

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