AUTEURS ET ARTISTES INVITÉS | LIEUX | PROGRAMME H/H | INTERVENANTS | AUTRES ACTIONS & ÉDUCATION ARTISTIQUE |
PARTENAIRES | INFOS PRATIQUES |
Entretien Le travail de Marie-Luce Ruffieux est fait de performances, de vidéos et d'installations qu' elle ne sépare pas de son activité d'auteure. Elle recrée un univers sous forme d’associations libres. Son style objectif nous a parfois déroutées. Nous lui avons posé des questions. 1. On constate que dans votre livre il y a un style narratif mais sans qu'il y ait une histoire, un sens. Que cherchez-vous à dire de cette manière ? Pourquoi ? Dans ce livre (Beige), j’ai assemblé différents textes courts disparates. Ils n’ont pas été écrits les uns par rapport aux autres. C’est comme si j’avais cousu une couverture à partir de différents carrés de tissu. Il n’y avait pas de plan. Ça s’est fait de manière spontanée, presque anarchique. On m’a proposé de faire un livre et je me suis retrouvée avec tous ces carrés de tissu à juxtaposer, qu’on pourrait appeler des chapitres. J’en ai jeté certains, et j’en ai fabriqué de nouveaux pour en relier d’autres, pour faire des coutures, pour boucher les trous. L’ordre n’est donc pas du tout narratif, effectivement, et il aurait très bien pu être différent. La construction n’est pas linéaire. Elle fonctionne plutôt comme un nuage. Peut-être en trois dimensions. Le livre ne se lit donc pas forcément du début à la fin. 2. Pourquoi avoir intitulé votre livre Beige ? Je buvais l’apéro sur une terrasse avec un ami à qui j’avais demandé de lire le texte pour avoir son avis. Il me semble que j’avais alors choisi un autre titre (j’ai maintenant oublié lequel), et mon ami le trouvait nul. J’avais des doutes mais ce dont j’étais sûre, c’est que j’avais envie d’extraire un morceau du texte pour faire titre. Nous avons parcouru tout le texte à la recherche d’un nouveau titre. C’était rigolo. Le mot beige est ressorti et nous l’avons choisi. 3. Vous avez un style assez déroutant, comment le travaillez-vous ? J’écris à partir d’images mentales. Je plaque du langage sur des images mentales.
|
Pour Beige, si je me souviens bien (c’était il y a plus de six ans…), j’ai suivi des flux de pensée sans me poser de questions. C’est un mélange de souvenirs, d’observations, de choses fantasmées, imaginées, plus ou moins rêvées. Mes propres images mentales. C’est un livre assez égocentrique, très en lien avec mon enfance. 4. Pourquoi ce procédé d’apprendre les textes par cœur et de donner l'impression d'improviser pendant la performance ? Dans mes textes, même si on ne sait jamais très bien qui parle à qui de quoi, il y a des personnages. Ce ne sont pas des personnages construits. Ils ne sont pas logiques. Ils n’ont pas d’histoire, de personnalité ou d’opinion. Mais ils existent d’une certaine manière. J’aime bien dire que ce sont « des voix dans les arbres ». 5. Quand vous écrivez un texte pensez-vous déjà à l’interprétation orale ? Non, je ne crois pas. Merci Déborah, Aude, Neshila et Margaux pour vos questions intéressantes !
|
MAISON DE LA POÉSIE DE NANTES | 2, RUE DES CARMES 44000 NANTES | T. 02 40 69 22 32 | WWW.MAISONDELAPOESIE-NANTES.COM |