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Entretien avec les éditions Contre-Mur , Nicolas Tardy
et Caroline Scherb

par Valentin, Louise, Lilas, Danaé (1ère L1) et Capucine, William, Colin, Enzo (1ère L2)

Les éditions Contre-mur publient des livres numériques ainsi que des poèmes-affiches sur lesquels nous avons travaillé.  Lors de notre première lecture, ces poèmes nous ont attiré  l’œil  car ce sont des poèmes qui se voient, qui se regardent avant qu'on ne les lise. Le graphisme est important, il y a des calligrammes par exemple. Quelques-uns de ces poèmes nous ont semblé difficiles à comprendre, mais il faut laisser parler son imagination pour essayer de décrypter le poème. Les textes sont décalés et insolites. Nous avons interrogé les éditeurs de Contre-mur pour en savoir un peu plus.

1. Comment et pourquoi cette idée de format pour votre maison d'édition ?
Nous cherchions un type d'édition particulier, qui oblige les auteurs à écrire spécialement pour cet espace éditorial. Cette prise en compte, ce questionnement sur le support (de l'écriture, et donc de l'expérience de lecture) est une chose beaucoup plus présente dans les arts plastiques que dans la littérature. Nous avons tous les deux fait des études d'art, c'est donc une question très ancrée chez nous. Nous voulions également que nos éditions soient financièrement accessibles au plus grand nombre. Nous passons aujourd'hui au livre numérique, toujours avec la même idée d'une écriture qui est obligée de se poser la question du support (et comment cette interrogation nourrie, modifie, enrichie, l'écriture de l'auteur).

2. Nous avons lu à voix haute les poèmes publiés, nous les avons trouvés étonnants, originaux. Comment choisissez-vous vos auteurs ?
Pour les posters, nous sollicitions des auteurs qui nous semblaient pouvoir nous étonner en allant sur ce terrain à la frontière du visuel où leurs lecteurs ne les attendaient pas forcément.

 

 

 

 

Pour les livres numériques, nous avons envoyé des sollicitations et avons reçu des propositions. Nous en avons refusé plusieurs. Soit le type d'écriture ne nous intéressait pas (trop pétri de clichés lyriques, par exemple), soit —  et ce malgré l’intérêt du texte  — cela ne pouvait donner lieu à un livre numérique, car trop pensé pour un livre papier (de par leur mise en page, par exemple).

3. Comment travaillez-vous avec le poète pour la mise en forme des textes ?
Pour les posters les auteurs envoyaient leur proposition prête à imprimer ou une maquette bricolée avec les moyens du bord, qui nous permettait de la refaire au propre (fichier pour l'imprimeur).
Pour les livres numériques, il y a des échanges mails constant entre l'auteur et nous. Des envois de captures d'écran, de fichiers de test.

4. Qu'est-ce qui vous fait choisir un texte et pas un autre ? Quels sont vos critères ? Avez-vous une ligne éditoriale ? Des thèmes dominants ?
Nous cherchons une écriture qui expérimente avant tout un rapport particulier à la langue. Il n'y a pas de mauvais sujets et les thèmes ne sont pas déterminant dans ce que nous cherchons (nous ne publions pas d'essais).

5. Pourquoi ne publier que de la poésie contemporaine ?
Cela correspond à nos goûts et il nous semble que ce type d'écriture est encore très peu présente en livre numérique. Ce support —  avec la possibilité d'y intégrer des liens hypertextes, divers médias  — nous semble riche de possibilités d'écritures nouvelles, sans pour autant remplacer systématiquement le livre papier.

6. Qu'est-ce qu'un éditeur de poésie en 2015 ? Comment en vivez-vous ? Avez-vous le sentiment de résister ?
Quelqu'un dont l'ambition n'est assurément pas de devenir riche. Comme tous ceux qui ne publient que de la poésie nous ne vivons pas de cela. Créer/éditer des contenus non-formatés peut certainement être vu comme une forme de résistance.

 

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